Résidence de Barbora Lepší et Théo Michel

Du 18 octobre au 14 novembre 2021


Processing mode: cut of skin, 2020, installation, Barbora Lepší

« Je suis une artiste visuelle travaillant dans les domaines de la peinture, du dessin, de la sculpture et de l’installation. Je travaille souvent avec des programmes graphiques où je crée des dessins et des visuels pour mes installations.
L’espace numérique est une grande source d’inspiration pour moi. Je suis inspiré par un environnement de programmes graphiques qui offre la possibilité de transformer constamment les objets et les couches.
D’un point de vue formel, je me concentre sur les effets et les jeux que j’essaie de transformer dans mon installation à travers des matériaux préfabriqués tels que le papier et le carton, le plexiglass, l’acier, le dibond, les mousses plastiques, les cordes… Mes installations représentent des corps imaginaires et l’impact de la technologie sur eux. Il s’agit de la relation entre l’Homme et la machine à travers des matériaux qui font référence aux technologies et aux surfaces avec lesquelles nous sommes en contact étroit. » – Barbora Lepší

Retrouvez son travail ici.

« Ma pratique arpente sous forme de rhizomes des problématiques autour de la ruine contemporaine et de la quatrième dimension. On y retrouve aussi des notions de catastrophe, des formes dont la matière vivante évolue avec le temps et les évènements. J’apprécie pour cela entre autre le travail de l’argile crue et de modules qui me permettent de déployer voir souligner mes récits dans l’espace en un ensemble de multiples fragments fragiles et mouvants. Ainsi, je me sens proche du jeune mouvement artistique de l’abstraction narrative. Cette recherche, comme la ruine, est une mémoire en mouvement, une « agitation figée », dont la nature fragile et ouverte à l’accident peut se dilater dans le temps et l’espace. Mes installations, avec des matériaux dit « pauvres » et si possible réutilisables, sont en éternelle construction. Elles suivent des cycles et ne cherchent pas à se figer dans une forme finie et sûres d’elles. Elles voyagent à travers des strates et se désagrègent inéluctablement vers des espaces (in)tangibles. De ces vagabondages plastiques éclosent parfois des bulles d’ironies, de critiques du monde qui m’entoure déjà ruine avant même d’être terminé. Finalement je cherche à entrouvrir des portes vers des dimensions supérieures pour s’éclipser du spleen-finement contemporain. » – Théo Michel

Retrouvez son travail ici.

Retour de résidence de Clara Agnus

Clara Agnus était en résidence du 1er au 26 septembre 2021 – Studio du Bas

« A travers une attention appuyée au vivant non humain, je m’intéresse à des notions cycliques de vivant et de mort, de corps en mutation et d’espaces en perpétuel mouvement. Le travail de décomposition qu’effectuent les insectes, la digestion de la nourriture par un estomac ou le pourrissement d’un fruit sont autant d’images qui nourrissent mon travail. Elles convoquent une scopie rapprochée, une pénétration du regard à l’intérieur du corps, de la terre, sous les couches de peaux et de sédiments. Elles convoquent également un vocabulaire du repoussant, du monstrueux, évocation des films de Cronenberg, Alien ou encore de Mary Shelley et son Frankenstein. C’est en même temps à travers une attention affectueuse et soigneuse au travail des insectes, aux propriétés des plantes ou des sols, aux relations qui se nouent entre individus au sein d’un écosystème que se développe mon travail. Il est le fruit d’un temps d’observation et de récolte de textures, d’empreintes, de déchets organiques et industriels. Je travaille à partir de résidus, de traces, de fantômes. L’état d’hybridité qui caractérise ma façon d’envisager les matériaux va de pair avec la notion d’interconnexion. Mes pièces témoignent de la fragilité du vivant à travers l’éphémérité des matériaux que je travaille et d’une expérience écosystémique voire cosmologique des milieux que je traverse. »

« Ma résidence à Angers a été ponctuée de rencontres qui ont donné leur couleur aux pièces réalisées. Ce sont des rencontres qui ont eu lieu au sein des ateliers mais également à travers les nombreux jardins publiques de la ville. L’une des plus marquantes aura été l’orange des Osages, un fruit découvert au jardin des plantes qui produit un latex naturel à la couleur vert/jaune fluo une fois oxydé. Il a accompagné mes recherches en tant que forme, couleur, matériau. J’ai également fait la rencontre d’astrologues, de sorcières, de féministes et d’un apiculteur. Il m’a fait don d’alvéoles d’abeilles inoccupées par leurs créatrices après que les frelons asiatiques les ai poussées à se réfugier dans le mur du jardin. Elles sont venues s‘intégrer à mes pièces et j’en ai récupéré la cire. Elles ont également attiré toute une faune d’insectes volants avec lesquels j’ai cohabité dans l’atelier. Ainsi mes recherches pendant cette période de résidence sont le fruit de la découverte de cet écosystème pépiniériste que j’ai habité sur ce mois de septembre. »

Pour en savoir plus, retrouvez son travail sur instagram.